(voir aussi ce test sur mon blog, plus lisible et avec des images)
Ce que j'aime avec le japon, c'est cette propension à sortir des jeux, animes ou mangas à scénarios innocents, avec des personnages majoritairement féminins tout aussi innocents. Ce que j'aime pas avec le japon, c'est que c'est un genre qui a tendance à revenir bien trop souvent. Mais bon je n'ai pas toujours envie de regarder où jouer à quelques chose de profond, parfois quelque chose de plus léger passe bien. Les Ateliers sont des jeux qui attiraient ma curiosité mais je ne m'y était encore jamais essayé, faute de support. La récente sortie surprise et discrète de Atelier Totori + sur PS VITA m'a permis de me lancer.
Atelier Totori nous place dans la peau de Totori, une jeune apprentie en alchimie de 14 ou 15 ans environ, insouciante, maladroite et toute joyeuse. Son rêve est de devenir aventurière et de suivre les traces de sa mère, dont elle n'a plus de nouvelle depuis des années. Celle-ci se serait perdu loin, loin au delà des mers, et ne serai jamais revenu. Tel mère tel fille. Accompagnée et soutenue par sa famille, ses amis et plein d'autre personnages dont elle fera la connaissance au cours de l'aventure, nous allons suivre les péripéties palpitantes (heu...) de la jeune fille.
Comme vous l'avez remarqué, contrairement à beaucoup de j-rpg, il n'est ici nullement question d'aller sauver la planète d'une menace millénaire qui vient de se réveiller. Dans Atelier Totori, l'atmosphère est très décontractée. C'est la joie, il n'y a pas de guerre, il n'y a pas de mort. L'aventure est rythmée par des cut-scenes mettant en scène des situations drôle et légère (parfois un peu trop, qui feront fuir certain...), votre seule ligne directrice c'est de retrouver votre maman, et donc pour cela de traverser cette grande mer que vous voyez sur votre carte, et de poser les pieds sur ce continent lointain probablement non-habité.
Atelier Totori n'est pas un j-rpg classique. En effet chaque action dans le jeu fait défiler les journées : traverser le pays à pieds peut vous prendre plusieurs jours, combattre des monstres vous prendra 20 % de votre journée quand la récolte d'objet vous en prendra la moitié. Fabriquer des objets avec l'alchimie fera aussi défiler votre précieux temps. Et bien sur le jeu ne va pas tourner des dizaines d'années sans vous donner quelques deadline à respecter. Vous devez donc optimiser vos voyages pour récolter le maximum d'objet et gagner de l'expérience et ce dans un laps de temps le plus court possible, pour être sur d'avoir assez de temps pour vous consacrer aux autres activités que vous propose le jeu.
Vous pouvez accepter des missions d'aventurier consistants à tuer un certains nombre et un certain type de monstre, à récolter ou fabriquer certain objets. Vous pouvez donner des ordres à vos Chim (petits Homonculus que vous avez créés pour qu'ils bossent pour vous. Pauvre bêtes.), explorer le monde, réaliser d'autres quêtes, développer vos liens avec les autres personnages... Sans oublier votre objectif premier : retrouver maman ! Il y a beaucoup à faire, et réussir à tout faire en une partie, vous demandera un sens de l'optimisation poussé. Au niveau des combats, il n'y a pas grand chose à dire, c'est du tour par tour classique, avec une options permetant aux alliés de Totori de l'assister pendant une attaque, ou de la défendre.
Parlons un peu de l'alchimie, puisque c'est quand même autour de cela que tournent les Ateliers. Vous pouvez fabriquer toutes sortes d'objets à partir de recettes trouvées dans des livres que vous obtiendrez au cours du jeu. Les objets utilisés comme ingrédient possèdent des « traits », des caractéristiques comme Attack+10, def+10 etc. Caractéristiques qui seront transférées sur les objets nouvellement créés (s'il sont compatibles). Le but va donc être de combiner le plus de traits possibles, afin de créer des objets de meilleur qualité. Vous pourrez ainsi créer des armures plus résistantes et des armes plus puissantes, ou encore améliorer l'efficacité de vos potions de soins. Ce système de crafting est assez compliqué à maitriser, surtout vers la fin du jeu, mais est aussi un des meilleurs que j'ai pu voir dans un jeu vidéo.
Atelier Totori est un jeu qui vous offre beaucoup de contenu et vous fera passer de longues heures pour trouver comment arriver à faire le plus de choses possible avant la fin du jeu. Enfin si vous en trouvez le courage. En effet si le système de jeu est assez addictif, il n'est pas exempt de défauts.
Certains trouverons le jeu assez répétitif. Vous passez le plus clair de votre temps à fabriquer des objets, à partir d'autres objets que vous aurez préalablement récoltés. Tout le jeu tourne autour de cela en fait, autant les quêtes principales que secondaires. Il y a de forte chance pour être vite lassé avant la fin. J'ai d'ailleurs failli abandonner, si je n'avait pas réussi à atteindre un objectif qui a relancé mon intérêt. Mais malgré tout, ce type de gameplay, ponctué par les cut-scenes gentillettes n'est pas ce qui m'a le plus dérangé dans ce jeu. Non le plus dérangeant, c'est ce système de fins. Comme vous pouvez faire ce que vous voulez au cours du jeu, vous vous orientez donc vers une ou plusieurs fins différentes selon vos choix : la mauvaise fin, la normale, ou la vraie. Sachant que si j'ai bien compris la normale est déclinée en autant de fins qu'il y a de personnages jouables. Et pour avoir une fin spécifique à un personnage vous devez avoir vu un certains nombre d'événement le concernant. Et c'est la que ça se complique.
Contrairement à Persona par exemple, où vous pouvez voir dans les menus où vous en êtes dans vos relations avec les autres, dans Atelier Totori vous n'en savez jamais rien. Et le pire c'est que pour obtenir la vraie fin, vous devez remplir tout les objectifs de chacun des personnages, plus d'autres objectifs... La tache n'est pas rendu facile à cause du temps limité, mais c'est pas vraiment gênant, vu que c'est le principe du jeu. Mais avancer en permanence dans le flou (sachant que en plus certains événements rentre en conflit avec d'autres) rend le travail extrêmement fastidieux. Du coup après 50 heures de jeu, et une fin autre que la mauvaise, je n'ai pas eu le courage de recommencer pour voir la vrai.
Une peu dommage, car à part ça, la découverte de nouveaux lieux, la recherche d'objet de bonne qualité, le système d'alchimie solide et exigeant, rendent le jeu assez addictif. Scénaristiquement, l'envie de découvrir ce qui est arrivé à la mère de Totori, visiter ce lointain continent, et d'y dénicher de nouveau éléments d'alchimie ont constitués pour moi un objectif valable pour que j'y joue au moins jusqu'à l'atteindre, mais pas assez pour tenir jusqu'à la vrai fin. Et puis il faudra aussi supporter cette enrobage un peu niais, donnant parfois envie de se taper la tête contre les murs. Moe oblige.
(pour écrire ce test, j'ai fait le jeu 3 fois, pour une 50aine d'heures, sur la version PS Vita. Les textes sont en anglais intégralement.)